On parle beaucoup d’éco-anxiété. Que penser de ce concept ?
La peur, l’effroi, l’anxiété, l’angoisse… Oui, l’angoisse… les psychanalystes peuvent en parler des heures.
Essayons d’être concrets.
Il y a d’une part l’angoisse automatique, qui est là, sans la présence d’un danger réel. Parfois sans savoir pourquoi, nous avons tous senti poindre à un moment ou un autre une « bouffée » d’angoisse. C’est là, puis cela disparaît. Certaines personnes en sont submergées et consultent pour cette raison.
Laissons ce point-là – l’angoisse automatique – de côté.
D’autre part, il y a l’angoisse devant un danger réel. Ce n’est pas dans notre tête que le loup se trouve, il est réellement là devant nous.
Si l’on pense aux questions climatiques et environnementales, on peut se dire qu’il y a un vrai danger. Certes, il y a encore l’un ou l’autre climato-sceptique – il y aura toujours des personnes dans le déni, mais les travaux du GIEC, effectués depuis des dizaines d’années font l’objet d’un consensus scientifique et nous détaillent avec précision l’arrivée d’un danger réel, danger qui est déjà partiellement là.
Il y a donc une très bonne raison d’être angoissés.
Mais alors que faire ? Voyons un moment l’intensité de -L’angoisse.
Parfois cette angoisse est tellement présente qu’elle fait suffoquer, qu’elle paralyse. Il est possible qu’elle soit liée à des événements de notre histoire. Qui se réveillent – pourrait-on dire. Dans ce cas, cela vaut la peine de consulter pour retrouver ces liens et sortir de l’inhibition. D’autant que le sentiment d’impuissance augmente l’angoisse.
Moins forte, l’angoisse est donc bien justifiée et ne nécessite bien sûr pas de consulter un psy, elle peut au contraire nous aiguillonner pour agir. Et c’est l’occasion de rappeler que l’action de groupe offre à la fois l’intérêt de sortir d’un isolement – lui aussi source d’angoisse, mais aussi de confronter avis, propositions, créativité…
Les groupes qui ont une certaine hétérogénéité – où il y a débat – nous apportent toujours plus que les groupuscules à la pensée unique, certains de détenir LA vérité.
Voilà donc pourquoi un certain militantisme est bon pour le climat… et pour la santé mentale. Quand je dis « Un certain militantisme » c’est pour être attentif à ne pas tomber dans l’hyperactivité – risque bien connu pour le militant. Car il faut garder à l’esprit que l’hyper activité est toujours une manière de s’éloigner de soi-même, au risque alors de se perdre en chemin.